Au petit matin.

Elle avait le goût du rien dans la bouche chaque matin. Le goût du vide, celui du corps qui se délite tellement qu'on en oublie le coeur.
Un drôle de goût dans la bouche. Pas tout à fait celui du chagrin, peut-être celui de l'oubli.

Je suis retombée sur l'amour fou au détour d'un rêve. Quand plus rien ne va je me réfugie dans le sommeil et mon être si bien réglé s'occupe de me reconstruire à grands coups de bonheurs inconscients. La chaleur si particulière de l'amour fou, la seule raison qui pourrait nous convaincre d'aimer encore si on pouvait oublier la douleur qui suit toujours. Mais là le sourire et la simplicité des plus beaux jours ça faisait du bien...
J'ai du blanc dans la tête. Des trous noirs au réveil et il me faut du temps pour reprendre pied dans la réalité. Retrouver le jour, l'année, retrouver les raisons de la chambre plongée dans le noir, celles de ma tête qui n'arrête pas de tourner. Retrouver qui je suis, où j'en suis et pourquoi.
La chaleur du rêve ne m'a pas donné envie de courir me réfugier dans ses bras. De toute façon ça n'a jamais été possible. Le temps a raisonné la peine, elle s'est fait une raison il y a longtemps.
Et puis immédiatement après il y a eu son message à lui et là plus moyen de s'enfuir dans les rêves. Je suis fatiguée et tous ces mots ne mènent à rien. Arrêtons tout.

On verra bien.
Les envies filent aussi vite que les secondes, défilent à la vitesse de la lumière et il ne me reste plus rien. Ma tête qui tangue ne me permet pas de travailler. J'essaye beaucoup et je n'y arrive pas.
J'ai repris un livre, un livre juste comme ça sans avoir de raison, et je sais que c'est encore le seul moyen de me sauver...