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Acidité Morose
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14 décembre 2008

"La passion des hommes tarit plus vite que la beauté des femmes"

"Il s'endort aussitôt, ses bras fatigués autour de ma taille. Sa tête repose au creux de mon cou. A chacun de mes mouvements, il me caresse instinctivement et m'attire davantage contre lui. Je dois retourner à l'école mais je n'ai pas envie de me lever. Demain, le mensonge viendra à mon secours. Mes pensées vagabondent, pareilles aux nuages qui glissent dans le ciel de notre ville et vont échouer derrière les montagnes, au nord de la plaine de Mandchourie. J'ai entendu dire que les vierges perdent beaucoup de sang. Les dieux m'ont épargné cette violence qui épouvante les femmes. Je ne me sens pas coupable. La vie ne m'a jamais semblé si simple et si lumineuse."
La joueuse de go, Shan Sa

Ma chambre ressemble à un champ de bataille. J'effeuille mes cours coincées dans le fauteuil. Les feuilles s'amoncellent par terre. Révisions.

On vit sa vie à en crever. A chaque fois que je n'y prends pas garde l'ennui revient et frappe un grand coup. A force d'inertie j'ai adopté la peur des autres et maintenant... Envie d'aller faire un tour loin d'ici dans ces pays où l'on existe pas, où les nuits d'été sont juste assez fraîches pour supporter un jean; et puis aller voir plus loin aussi. Aller en Chine pour voir un peu à quoi ressemble leur pays. Partir.
Mais je suis sage, prisonnière raisonnable et qui pense trop aux sentiments des autres pour tout plaquer. Prendre son mal en patience et trouver quoi faire en attendant.

J'ai repris les livres. A force de les étudier on s'en détache. Le plaisir de lire revient vite. J'aime me perdre la dedans, apprendre la vie comme on ne la connaît plus. Fatiguée de la classe moyenne française. On stagne.
Dans ces moments-là on revient au cri du poète. Mais en lisant Rimbaud je me suis dit que s'il avait écrit tout ça, s'il avait cessé d'écrire, c'était par profond mépris pour ses semblables. Le livre a atterri contre le mur. J'ai assez de mon mépris pour ne pas endurer celui d'un mort. Et pourtant la folie qui couve dans ces mots m'attire sans cesse.

On est revenu à ce moment là où quand plus rien n'a d'intérêt, plus rien n'a de goût, le gris fadasse du ciel ne m'émeut plus, les sentiments ne me ravagent plus, les obligations me laissent de marbre, le monde m'indiffère; au moment où il n'y a plus rien à faire pour se réveiller que le pire. Mais même ça au fond ça n'a plus le même effet. On s'ennuie ferme.

Et qu'on ne vienne rien me dire. J'aimerais bien voir qui vous êtes pour juger et sermonner.  Indifférence.

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Commentaires
L
lol ouais le voyage me tenterai mais j'espère que tu seras ici avant que j'ai le temps de partir.<br /> <br /> Oui ça va, ma vie est palpitante : j'avale du poisson avarié, je me fais vomir (c'est tellement plaisant), je deviens euphorique en pleine épreuve de français, je perds le fil du temps... bref du grand n'importe quoi^^
M
Si tu arrives dans les 6 prochains mois, je veux bien t'accueillir ici. 22 000 km, c'est assez loin ?<br /> <br /> Pas envie de faire un commentaire plus constructif, sinon j'vais me plaindre et j'ai pas envie... J'espère que tu vas mieux chez toi :)
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